- LLM. & DÉFINITIONS LIMINAIRES :
Le diplôme «LL.M. » du latin « Legum Magister » est un diplôme de droit de troisième cycle. Il s’effectue en général sur une période de 9 à 12 mois. Certains aménagements sont néanmoins possibles dans le cadre d’un LL.M. à temps partiel ou à distance.
Une multitude d’universités proposent ce diplôme en passant des plus connues, telles que Harvard, Cambridge, aux moins connues, telle que l’université du Linchstenstein, un des plus petits pays du monde en terme de superficie. À noter également qu’il n’est pas forcément nécessaire de partir à l’étranger pour suivre cette formation qui est dispensée par une dizaine d’universités et d’écoles françaises.
Le LL.M., bien qu’il se généralise, n’est cependant pas un prérequis pour devenir avocat dans son pays d’origine mais il constitue un gage d’excellence, tant sur le plan académique que linguistique.
Sur le plan académique, il garantit une formation juridique transversale et approfondie (LL.M. général) ou spécialisé (LL.M. spécialisé). La diversité des LL.M. recensés dans le monde est notoire. Ainsi, en Islande un « LL.M. in polar law» est enseigné, preuve du caractère pluriel de ceux-ci.
Sur le plan linguistique, il implique un niveau de langue courant. Pour les LL.M. enseignés en anglais, un score élevé est exigé au TOEFL ou à l’IELTS. Ces tests attestent de compétences transversales aussi bien sur le plan rédactionnel et de l’expression que sur celui de la compréhension orale et écrite.
– LL.M. & ÉLIGIBILITÉ :
Les Universités exigent, outre un niveau de langue suffisant pour les étudiants étrangers, un diplôme universitaire préalable en droit. En règle générale, les candidats déposent leurs dossiers concomitamment à l’obtention de leurs Masters II, bien que certains effectuent cette démarche dès le Master I. Ce choix est la conséquence d’une envie d’internationalisation ou de la nécessité de constitution d’un meilleur dossier pour atteindre le Master II qu’ils convoitent. Dans certains cas isolés, certaines universités anglaises admettent un cursus universitaire préalable qui peut être autre que juridique.
Aucune limite d’âge n’est en général imposée, les effectifs des classes sont très variés allant du jeune diplômé en droit à l’avocat expérimenté qui souhaite élargir la maîtrise de ses compétences.
– LL.M. & CANDIDATURES :
Hormis vos relevés de notes, votre dossier d’inscription, votre CV, vos lettres de recommandation, le paiement de frais de candidature, la pièce maîtresse de votre dossier est le « personal statement ». Il ne s’agit en aucun cas d’un doublon de votre CV mais d’un exposé de vos motivations et objectifs personnels.
L’ensemble du corps académique s’accorde à conseiller de débuter la préparation de sa candidature au moins une année à l’avance. Ce conseil ne doit pas être négligé car la concurrence pour l’entrée dans les meilleures universités est de plus en plus rude.
Dans certains cas et sur la base du volontariat, une « diversity statement » peut être ajoutée. Il s’agit d’une lettre destinée à mettre en lumière une situation particulière de la vie de l’étudiant. Ce document n’est pas seulement réservé, comme cela est souvent supposé à tort, aux personnes ayant connu des circonstances de vie pouvant être qualifiées « difficiles ». Il peut également s’agir d’étudiants anciens sportifs de haut niveau, de jeunes femmes enceintes durant leurs études. Ce document s’il est rédigé est considéré comme un élément à part entière du dossier de candidature, c’est pourquoi une réflexion préalable et approfondie à la rédaction est nécessaire. Renoncez-y si vous ne vous sentez pas concerné par ces cas, ou simplement mal à l’aise avec ce type de démarche.
– LL.M. & OPPORTUNITÉS :
La question de la pertinence d’effectuer un LL.M. comme complément à un cursus universitaire de deuxième cycle est au cœur de l’actualité. En effet, dans le contexte d’internationalisation que l’on connait et face à l’augmentation croissante du nombre d’avocats, la nécessité de « se distinguer » est plus que jamais marquée. De plus, le diplôme LL.M. peut être imposé comme un prérequis par certains cabinets dans le choix de leurs collaborateurs.[2] Face à ce constat, force est de constater l’importance qu’il peut constituer dans un dossier de candidature. De plus, ce diplôme est un moyen d’élargir et d’internationaliser son réseau de connaissances dans le milieu juridique, ce qui n’est pas négligeable.
Attention cependant à ne pas voir en cette formation le « sésame absolu » pour prétendre aux meilleurs cabinets, qui exigent parfois un complément de formation en grande école de commerce. Ainsi, il n’y a pas de réel consensus autour de la nécessité ou non d’effectuer cette formation, qui reste très coûteuse. Enfin, sachez que ce diplôme n’aura en général pas d’incidence sur votre niveau futur de rémunération.[3]
– LL.M. & FINANCEMENT :
Le coût d’un LL.M. étant élevé et disparate selon les universités, la question du financement n’est pas à négliger. En effet, ce coût peut varier du simple au double et il est admis que les universités américaines occupent bien souvent le haut du tableau en la matière.
Néanmoins, de nombreuses solutions de financement existent, à commencer par les bourses internes aux universités. Ainsi et à titre d’exemple, NYU proposait une aide pour la période 2012-2013 de 81.000$.[4] Le célèbre programme Fulbright dans le cadre d’un échange universitaire franco-américain propose 12 à 15 bourses de 20.000$ chaque année dans le cadre d’un échange universitaire franco-américain.[5] Cet organisme est également chargé d’effectuer des pré-selections pour certains de ses partenaires tel que le Cabinet Herbert Smith Freehills qui alloue une bourse de 10.000 euros à 1 ou 2 étudiants chaque année.[6]
Ces bourses sont attribuées en grande majorité selon des critères d’excellence académique. Cependant, certains organismes se basent sur d’autres critères. Ainsi la MMMF [7] alloue notamment une aide de 12.000$ aux femmes originaires de pays en développement pour leurs études aux Canada ou aux Etats-Unis.
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Articles connexes:
– Law Firms that Hire LL.M. Students
– LL.M. Chronicles #2: The file’s call
Laurie DERMIT pour Carrières-Juridiques.com
[1] Source: FindyourLLM.com : http://www.findyourllm.com/news/llm-chronicles-2-the-files-call/740
[2] Source : Les Echos « Le diplôme LL.M. : l’argument qui fait mouche pour les avocats ».
[3] Source : L’Etudiant « LL.M. : sésame ou cerise sur le gâteau, les « Master of Laws » ? »
[4] Source : http://www.law.nyu.edu/financialaid/budgetandbudgeting/studentexpensebudget.
[5] Source : Les Echos « Faire un LL.M., oui, mais par quels moyens ? ».
[6] Source : http://www.fulbright-france.org/docs/2012160807_Bourses20132014.pdf.
[7] Cf. The Margaret McNamara Memorial Found (http://www.mmmf-grants.org/index.html.)
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