Le 31 mars dernier, les prestigieuses salles du Tribunal de Commerce de Paris recevaient la finale du Procès Simulé. Ce concours de plaidoirie créé il y a 3 ans par Maître Emmanuel Brochier (associé du cabinet Darrois Villey Maillot Brochier) est organisé tous les ans par l’école HEAD et permet aux étudiants de mettre en pratique leurs connaissances juridiques. Dans le cadre de la dernière session de ce concours, les étudiants de l’école HEAD ont invité ceux de l’université Paris Sud pour un affrontement final qui s’est déroulé dans une ambiance à la fois très électrique mais aussi très studieuse.
Assistés par des avocats, les étudiants de chaque établissement ont travaillé en équipe, préparant leur dossier comme de vrais professionnels : rédaction de conclusions, respect des délais, principe du contradictoire, tout devait être scrupuleusement respecté. Ils ont dû faire preuve d’une grande efficacité tout en gérant le stress et l’appréhension de voir leurs prestations commentées par des professionnels. Coté tribunal l’audience a été préparée par une association : l’Affic.
Le jour J, c’est sous l’œil des magistrats du tribunal de commerce, que chaque partie a plaidé tour à tour dans le rôle demandeurs puis de défendeurs en tenant compte de chaque étape de la procédure, en référé et au fond. Attentifs à chaque point du dossier, les juges quant à eux n’ont fait l’impasse sur aucune erreur et ont dispensé de précieux conseils aux futurs avocats présents dans la salle.
En attendant la décision qui sera dévoilée le 14 avril, deux étudiantes qui ont participé au concours reviennent avec nous sur les impressions et leur ressenti.
Témoignage de Jihene – Étudiante en Master 2 des affaires internationales à Paris Sud
Comment avez vous préparé votre participation au concours? On a eu une réunion générale à HEAD où les deux formations (équipe HEAD et Master 2 DAI – Paris Sud) ainsi que les avocats du cabinet Darrois, Maitre Brochier et Maitre Levasseur étaient présents. Ils nous ont explicité les faits et les deux actions qu’on allait intenter devant le Tribunal de Commerce, puis on a formé des équipes entre nous pour faire les recherches, monter le dossier et mettre en place les arguments. Maitre Brochier nous a aidé du début jusqu’à la fin à travers un suivi régulier.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer au concours ? L’affaire était intéressante et c’était aussi l’occasion d’avoir un aperçu de l’investissement réel d’un avocat d’affaires dans un dossier donné. On était une équipe soudée et motivée alors on s’est tout simplement lancé!
Quel a été votre ressenti lorsque vous avez plaidé? C’était un mélange de stress et d’excitation! Le Tribunal de Commerce de Paris est assez impressionnant et les juges le sont tout autant. Pendant nos études de droit on oublie parfois que c’est de beaux métiers qui nous attendent à la sortie. Mais plaider nous rappelle que nos années de dur labeur en valent la peine!
Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ? Le travail d’équipe n’est pas chose facile. Travailler ensemble est quelque chose qu’on a appris à faire au fur et à mesure: se répartir les tâches, les recherches, les écritures etc.
Que retiendrez-vous de cette expérience? Pendant nos études de droit, rares sont les occasions où on a l’opportunité de travailler d’une part sur un projet aussi pratique et d’autre part en équipe. Cela implique de se faire mutuellement confiance. Les plaidoiries n’étaient que la face visible de ce procès simulé mais elles étaient le fruit d’un travail très abouti au sein de notre équipe du M2. Cette expérience nous a soudé comme jamais!
Témoignage de Naslie – Étudiante en Master 2 droit des contrats et des affaires à l’école des Hautes Études Appliquées du Droit (HEAD)
Comment avez-vous connu le concours du procès simulé ? J’ai connu le concours du procès simulé grâce à mon école qui propose un panel de modules relatifs aux savoir-faire professionnels, dont la participation au procès simulé fait partie.
Comment avez-vous préparé votre participation au concours ? Tout d’abord, j’ai préparé ma participation au concours en travaillant sérieusement sur l’affaire afin d’être certaine d’avoir une bonne maîtrise de toutes les pièces du dossier qu’il fallait défendre. Ensuite, j’ai noté les points que je voulais mettre en valeur devant le juge. Enfin, je me suis exercée à prendre la parole devant un miroir, puis devant des amis.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer au concours ? La curiosité m’a donné envie de participer au concours. Je voulais effectivement voir si la plaidoirie pouvait me plaire, dans la mesure où je me voyais uniquement faire du conseil, en tant qu’avocat, dans l’avenir. Cette expérience m’a finalement beaucoup plu.
Quel a été votre ressenti lorsque vous avez plaidé ? Au début de la plaidoirie j’étais très nerveuse car c’était moi qui devais commencer. Puis, pendant cet exercice de plaidoirie, je me suis dit qu’il fallait absolument que j’oublie ma nervosité pour pouvoir donner le meilleur de moi-même et atteindre mon principal objectif : convaincre le juge.
Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ? La principale difficulté que j’ai rencontré et celle de faire la différence entre la plaidoirie, et l’éloquence. J’avais peur d’effectuer une prestation qui a sa place dans un concours d’éloquence, plutôt que dans un procès qui se veut réaliste. Il a également fallu que je synthétise mes principaux arguments, pour ne pas que ce soit trop long et peu clair. Ce qui a été assez difficile. Enfin, il a fallu que je gère mon stress.
Que retiendrez-vous de cette expérience ? De cette expérience je retiens d’abord qu’il est important de très bien connaître son dossier. Il est ensuite important d’avoir un discours clair, simple et précis afin que les arguments avancés soient plus audibles et percutants. Le contact visuel avec le juge est également très important pour convaincre.
Ce fut une belle expérience, très formatrice, que je recommande à toute personne ayant vocation à devenir avocat.
Propos recueillis par Kelsey Kallot