Daniel TRICOT
Président honoraire de la Chambre commerciale, financière et économique de la Cour de cassation
Les masters « carrières judiciaires » sont nécessaires pour spécialiser les professionnels du droit dans le règlement des litiges et leur permettre d’utiliser toute la palette des solutions offertes.
Le traitement informatique de la mise en état des causes devant les juridictions entraine une uniformisation des procédés et facilite le travail à distance. Bien utilisé, il permet de raccourcir les délais de procédure et de trouver la réponse judiciaire la mieux adaptée à la situation concrète du justiciable.
Aujourd’hui et plus encore demain, le contentieux va pouvoir se régler à l’amiable : outre la conciliation, qui tente de résoudre un désaccord sans jugement, la médiation offre aux parties les voies d’une négociation bien conduite pour leur permettre de conserver la maîtrise des décisions et de construire l’avenir de leurs relations d’affaires sur une base contractuelle assainie.
L’arbitrage, dans la vie des affaires, devient, avec l’aide des tribunaux (juges d’appui ou juges de l’exécution) le moyen discret de choisir les juges indépendants les mieux formés pour régler, avec efficacité et souvent en équité, les contentieux les plus délicats.
Loïc Cadiet
Professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne – Université Panthéon-Sorbonne Paris 1
Directeur des Masters Théorie et pratique du procès et Sciences sociales de la justice
Le droit ne se réduit pas au contentieux mais, pour la majeure partie de sa mise en œuvre, le droit a vocation à se réaliser judiciairement, juridictionnellement pourrait-on dire.
C’est peu dire de l’importance d’une solide formation aux techniques éprouvées du procès et, plus largement, à l’ensemble des modes de règlement des conflits.
D’où la très grande palette des masters 2 spécialisés dans le domaine du contentieux. Certains de ces masters embrassent l’ensemble des contentieux, public, privé, pénal, interne, international ou européen, en y ajoutant parfois une perspective de théorie générale du procès ou de sciences sociales de la justice ; d’autres proposent une palette plus spécialisée.
Ces masters, qu’ils soient M2 recherche, professionnel ou indifférencié, font généralement collaborer universitaires et praticiens, combinant solides enseignements théoriques et apprentissages pratiques appropriés.
Au bout d’une année de formation, les étudiants doivent avoir acquis une parfaite autonomie dans l’ordre de la méthodologie et une solide connaissance dans l’ordre des savoirs, autorisant certains d’entre eux à préparer une thèse pour le doctorat en droit ou gratifiant les autres d’une maîtrise de qualités particulièrement utiles à l’exercice d’un métier du contentieux, de la justice, de la police, à un niveau de qualification avancée (magistrature, barreau, fonctionnaires de justice, professionnels de l’exécution, contentieux d’entreprises, d’administrations ou d’organisations internationales).