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Thomas Clay
Thomas Clay est agrégé des Facultés de droit, directeur du Master Arbitrage & Commerce international et Professeur à l’Université de Versailles – Saint-Quentin:
Toutes les branches du droit peuvent donner lieu à un contentieux. L’effectivité d’un droit, c’est de pouvoir être imposé s’il le faut par une autorité reconnue. Les contentieux peuvent se développer de deux manières : la première, la plus importante, se déroule devant la justice publique, judiciaire ou administrative. Elle est extrêmement diverse. Cela va de la contestation d’un permis de construire à la recherche de paternité, en passant par la résiliation d’un contrat de travail ou la défense d’un accusé poursuivi pour un crime. La seconde, moins répandue, mais qui ne cesse de se développer, voit les parties en litige choisir eux-mêmes leurs juges, qui prennent le nom d’arbitres. Surtout prisée dans les litiges des affaires, internes ou internationales, mais pas seulement car toute question patrimoniale peut en faire l’objet, l’arbitrage est une justice à part entière. En matière de commerce international, c’est même quasiment la seule.
Pour se former au contentieux et à l’arbitrage, il existe des Masters 2 spécialisés, qui allient des cours théoriques solides et des formations pratiques indispensables, parfois tournées vers l’international. Tous ces Masters 2 contiennent un stage, qui en est leur prolongement naturel. Après quoi, les débouchés professionnels ne manquent pas car, malheureusement, les contentieux non plus.
L’arbitrage est un mode alternatif et privé de résolution des litiges qui se substitue aux procédures judiciaires étatiques. Les parties y ont recours par le biais d’une convention qui détermine les caractéristiques de la procédure arbitrale : nombre d’arbitres, langue, siège, loi et procédure applicable. Le tribunal arbitral, généralement constitué par les parties, rend une décision contraignante. L’arbitrage s’applique à diverses matières notamment en matière de commerce international ou d’investissements internationaux. L’arbitrage étant la chose des parties, elles peuvent convenir d’une procédure rapide, confidentielle, adaptée à leur litige. Le choix des arbitres composant le tribunal arbitral ainsi que la possibilité d’éviter les juridictions étatiques des parties au litige attirent les acteurs des affaires internationales.
Les opportunités d’emploi en arbitrage existent même si le nombre d’équipes d’avocats spécialisées reste relativement restreint. Les praticiens de l’arbitrage exercent dans plusieurs langues, appliquent diverses lois et sont confrontés à plusieurs cultures juridiques ou d’affaires. Ils ont le choix entre des structures exclusivement consacrées à l’arbitrage ou des cabinets de taille plus importante avec des départements spécialisés. L’ouverture internationale, tant sur le plan juridique que personnel, ainsi que la maîtrise de langues étrangères, au-delà de l’anglais, sont des atouts importants pour développer sa carrière dans ce domaine.