Chers lecteurs,
L’éternelle suma divisio qui gouverne votre cursus en droit – avocat ou juriste ? – vous poursuivra bien au-delà du chemin professionnel que vous allez prochainement arpenter. Afin de parvenir à cet évènement futur et incertain, plusieurs voies vous sont offertes. Perçue comme l’une des plus prestigieuses, l’avocature nécessite un passage obligé par l’obtention de l’examen d’entrée aux CRFPA, lequel est désormais national. Cet examen peut parfois présenter une plus-value pour prétendre à un poste de juriste. Mais elle n’est pas indispensable, une formation traditionnelle – M2 voire parfois M1 – étant largement nécessaire et suffisante.
Vient ensuite la question de la spécialité, une fois déterminé le choix, cornélien celui-ci, entre droit privé et droit public. Nous vous proposons les témoignages d’avocats et de juristes spécialisés dans différentes branches du droit, afin de découvrir leur quotidien, tant dans le fond que dans la forme. Vous en ferez le constat, ces deux métiers ne sont pas des sinécures et présentent de nombreuses similitudes. Ce qui motive certains juristes, après un certain nombre d’années d’exercice, à franchir le cap du barreau. A l’inverse, il est fréquent pour des avocats confrontés notamment à une désillusion du statut de la collaboration libérale, d’intégrer – à leurs risques et périls – des postes de directeurs juridiques.
Parfois la boucle n’est pas bouclée et certains avocats ayant quitté la robe pour l’entreprise la revêtent une seconde fois. Les candidats au Bâtonnat de Paris nous ont à ce titre livré leur position sur la collaboration libérale ainsi que sur la question épineuse de l’avocat d’entreprise.
La richesse de ces différents témoignages devrait vous guider dans votre choix du métier idoine et vous délivrer des fourches caudines de ce dilemme. Dans le cas contraire, vous y parviendrez sans doute à la lecture d’une étude inédite menée sur un panel de trois juristes (un avocat, un juriste et un juge) au sujet de leur perception de l’impact sociologique des règles de droit qu’ils appliquent.
Vous l’aurez compris, peu importe votre choix, le repas que vous allez servir à votre esprit ne sera pas synonyme de frugalité. Et on vous rassure, l’hésitation entre ces deux grandes professions du droit est naturelle, vous lèverez dans tous les cas cette option, sous certaines conditions. Des conditions parfois suspensives, parfois potestatives, mais en aucun cas, espérons-le, résolutoires !
Pierre Allemand