Les mutilations génitales féminines (MGF) correspondent dans plusieurs pays, notamment d’Afrique subsaharienne, du Proche-Orient (Égypte) et d’Asie du Sud-Est (Indonésie et Malaisie), à une norme sociale qui puise son origine dans l’inégalité entre les hommes et les femmes.
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) de 1979 ainsi que la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989 ont déclaré contraire aux droits fondamentaux de la personne le fait de pratiquer l’excision. En effet, les MGF portent atteinte à divers droits fondamentaux tels que le droit à la santé, le droit à la vie et à l’intégrité physique ainsi que le droit à ne subir aucune forme de discrimination.
Le droit à la santé, à la vie et à l’intégrité physique
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « 100 à 140 millions de filles et de femmes dans le monde vivent en subissant les conséquences d’une MGF ». En effet, les mutilations génitales féminines peuvent entraîner de graves séquelles autant physiques que psychologiques. L’excision peut mener à court et long terme à des complications médicales telles que des problèmes urinaires et menstruels, des infections telles que le tétanos, des hémorragies, mais également à un risque accru du cancer du col de l’utérus ou encore à une augmentation du risque de contamination du VIH. De plus, des délabrements périnéaux pouvant mener à des complications lors de la grossesse peuvent être observés. Cette pratique peut également mener au décès de la jeune fille ou de la femme l’ayant subi. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels reconnaît en son article 12 (1) le droit qu’a toute personne « de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre ».
Le droit à la vie et à l’intégrité physique comprend également le droit de ne pas être soumis à la torture, le droit à la liberté, à la sécurité et le droit à la vie privée. Les MGF constituent un risque important pour la santé, pouvant dans certains cas s’avérer mortel. Elles constituent donc une atteinte au droit à la sécurité et à l’intégrité physique et au droit de ne pas être soumis à la violence.
Le droit des femmes à ne subir aucune forme de discrimination
Les MGF sont généralement effectuées dans des circonstances traditionnelles et coutumières. Les raisons pour lesquelles les mutilations sont pratiquées varient d’un pays à un autre mais sont généralement liées à l’interdiction de l’accès au plaisir sexuel féminin par l’ablation du clitoris et à l’amélioration du plaisir sexuel masculin dû au rétrécissement du vagin ou de l’orifice vaginal. Le but de ces mutilations est donc la subalternisation de la femme à l’homme.
La pratique de l’excision correspond à la définition de « discrimination » donnée par l’article 1 de la CEDAW. Elle est le plus souvent infligée à des jeunes filles entre l’enfance et l’adolescence. Selon le rapport de 2013 Mutilations génitales féminines / excision: aperçu statistique et étude de la dynamique des changements de l’UNICEF, « en Égypte, en République centrafricaine, en Somalie et au Tchad, au moins 80 % des filles sont excisées entre 5 et 14 ans. ».
La communauté internationale se mobilise dans le but d’éliminer ces pratiques dangereuses. L’Assemblée générale des Nations Unies a demandé à plusieurs reprises que les MGF fassent l’objet de davantage d’attention et que les États multiplient leurs efforts pour les éliminer. De plus, en 2012, une résolution intitulée « Mettre fin à la mutilation génitale féminine » par la Commission de la condition de la femme des Nations Unie dénonce une atteinte aux droits fondamentaux de la femme ainsi qu’un préjudice irréparable.
Lola Perez
Pour en savoir +:
« Le droit international relatif aux droits de l’Homme et les mutilations génitales féminines », ONU FEMMES http://www.unwomen.org/fr
« Mutilations sexuelles féminines », OMS – Aide-mémoire N°241, Février 2017
« Ce qu’il faut savoir sur les mutilations génitales féminines et l’excision », Unicef