La rédaction de votre CV et le déroulement d’un entretien sont à préparer avec méthode et minutie. J’espère que les conseils suivants vous y aideront.
1. Rédaction d’un CV
La lecture d’un CV et de la lettre qui l’accompagne dure entre 1 ou 2 minutes. Vous disposez donc de très peu de temps pour attirer l’attention (non pas pour convaincre, cela se fera plus tard).
50 % des CV suscitent une impression négative, souvent parce qu’une attention insuffisante a été accordée à leur préparation et rédaction.
Le fond
L’essentiel, de façon exacte et précise :
Votre position vis-à-vis de I’EFB, CAPA, etc., avec les dates correspondantes.
Vos études supérieures en France et à l’étranger (diplômes universitaires, etc.), avec un détail par année.
Type de baccalauréat.
Indiquez mentions et classements favorables (pas de fausse modestie ou de gêne).
Vos aptitudes linguistiques (si vous avez passé des tests, précisez-le ainsi que votre niveau). Evitez les commentaires du genre : anglais : lu, écrit, parlé. C’est une formulation passe-partout qui n’apporte aucune information. Soyez réaliste et précis. Exemples :
- a) bilingue,
- b) excellente maîtrise écrite et orale de l’anglais courant et juridique,
- c) bon niveau écrit et oral,
- d) connaissances de base,
- e) anglais : faible.
Votre expérience : décrivez les stages en indiquant le nom des personnes pour lesquelles vous avez travaillé et ce que vous avez fait. Ces informations servent souvent à obtenir des renseignements sur vous
- Vos activités sportives ou artistiques : précisez si vous avez fait de la compétition, du théâtre, …
- Vos activités philanthropiques. Cela vous valorise.
- Vos aptitudes informatiques.
- Vos activités d’enseignement ou rédaction d’articles, revues,…
- Participation à des projets (création d’une entreprise,…).
- Evitez les informations sans intérêt (permis poids lourd, abonnement au Gymnase Club, …).
- Votre CV doit être à jour.
La forme
Structurez bien votre présentation.
Si vous avez des trous dans votre CV : ne les passez pas sous silence, expliquez-les (le fait d’avoir fait une année de médecine ne choquera personne. Un trou inexpliqué fait penser à un redoublement).
Soyez synthétique : une page suffit.
Indiquez : votre situation familiale, âge, nationalité, adresse, numéros de téléphone et votre adresse e-mail.
Joignez une photo, bonne de préférence, avec un habillement sobre et une cravate pour les hommes.
Surveillez vos fautes de français (environ 30 % des CV en contiennent).
Commencez toujours par vos diplômes ou activités professionnelles les plus récents.
Stages et expériences professionnelles : durées et dates précises (97/98 : stage X peut correspondre à 2 mois ou 2 ans).
Formulation : soyez sobre et concis.
Présentation : elle doit être impeccable. C’est un premier signe de professionnalisme. N’hésitez pas à refaire votre CV plusieurs fois et à le faire relire.
2. La lettre d’accompagnement
Le fond
Soyez synthétique. Au-delà d’une page, la portée de ce que vous écrivez s’affaiblit. Ne répétez pas le contenu de votre CV dans la lettre.
Exposez votre motivation. N’envoyez pas de lettre type.
Exprimez vos souhaits et vos ambitions.
Soulignez que vous êtes mobile et flexible.
La forme
Essayez d’envoyer lettre et CV à une personne précise ayant un lien direct avec le poste que vous recherchez (faites des recherches avant envoi).
Evitez les phrases accrocheuses ou d’un goût incertain.
Lettre toujours manuscrite (votre style d’écriture intéresse le lecteur – des graphologues sont parfois utilisés). Utilisez un pdf si l’envoi se fait par email.
Surveillez les fautes de français.
3. L’entretien
Préparation de l’entretien
Renseignez-vous sur le cabinet/entreprise qui va vous recevoir. Les candidats américains font systématiquement une recherche approfondie avant une interview et sont bien informés. Cela donne une image de professionnalisme.
Cherchez à savoir qui va vous recevoir. Identifiez alors ses domaines de spécialité, sa position et les articles qu’il a publiés (savoir qu’un cabinet est spécialisé en fusions-acquisitions ou qu’un associé est un leader n’est pas indifférent).
Réfléchissez à ce que vous avez fait de marquant ou d’intéressant dans votre vie.
Soyez naturel : il est plus facile de convaincre en restant soi-même, en faisant preuve de simplicité et de bon sens, qu’en cherchant à se mettre en valeur à tout prix.
Essayez d’être décontracté et de bien communiquer, même si l’enjeu vous rend nerveux.
L’entretien
Présentation : soyez toujours sobre et classique.
Réponses aux questions : soyez précis. N’éludez pas les questions. Si vous ne savez pas répondre (à une question juridique, par exemple), admettez que vous ne connaissez pas la réponse. Un défaut de réponse est meilleur qu’un trompe l’œil.
Soyez clair et convaincant sur vos motivations.
Ne répondez pas trop vite aux questions : prendre un bref temps de réflexion vous permet de fournir une réponse de meilleure qualité.
Il est fréquent que les personnes qui vous interviewent cherchent à vous faire parler de vous-même en vous posant des questions ouvertes (quelles sont vos ambitions professionnelles ?). Ne soyez pas laconique.
Si plusieurs personnes vous interviewent, lorsque vous répondez à une question : regardez la personne qui vous a posé la question.
Si un des interlocuteurs change de langue, faites de même.
Ne vous laissez pas déstabiliser par une rafale de questions : restez calme.
N’hésitez pas à poser des questions sur le cabinet/l’entreprise.
Si vous êtes débutant, ne formulez pas d’exigences mais des souhaits.
Ne parlez pas d’argent, cette question sera évoquée si votre candidature est retenue. Les grands cabinets/entreprises disposent de grilles de rémunération précises. Ils auront généralement le souci de vous positionner à votre juste place.
N’exprimez pas d’opinions politiques ou religieuses.
Cherchez à identifier le leader/décideur dans le groupe qui vous interviewe (dans une entreprise japonaise, celui qui occupe le rang le plus élevé est celui qui est le plus loin de la porte !).
Après l’entretien
Un mot écrit à un interlocuteur (si possible le décideur), le remerciant de vous avoir reçu n’est pas inutile. Cela conforte votre motivation.
N’hésitez pas à appeler le leader/décideur. Il est souvent débordé et se rappeler à son bon souvenir démontre à nouveau une motivation certaine. Cela vous distinguera des autres, mais n’exprimez aucune impatience.
Si vous ne parvenez pas à le joindre, essayez de nouer un bon contact avec son assistante. Son aide est précieuse.
Enfin, ne perdez pas de vue que les informations disponibles sur les réseaux sociaux, tel que Facebook, sont largement accessibles aux entreprises et cabinets d’avocats. Prudence, donc !
Maitre James Vaudoyer
Managing Partner – Avocat associé