La loi Larrivé du 10 mai 2016 renforçant le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme[1] sera applicable à l’occasion des championnats de ligue 1 et de ligue 2 dès la saison 2016-2017.
Cette loi donne aux acteurs du football professionnel des outils pour lutter efficacement contre le hooliganisme. Atteindra-t-elle son objectif ? Ces outils seront-ils suffisants ? Impossible de répondre à ces questions pour le moment ; il faudra attendre la fin de saison pour faire le point. On peut néanmoins d’ores et déjà faire le pari que cette loi sera mise à rude épreuve. En effet, après seulement deux journées de Championnat de L1, on dénombre déjà quelques incidents notamment à l’occasion de la rencontre opposant Bastia au PSG le vendredi 12 août 2016 au cours de laquelle un joueur parisien avait été touché par un projectile au moment où ce dernier s’apprêtait à tirer un corner. Afin de mieux comprendre les objectifs fixés par cette loi, revenons brièvement sur l’origine même du mot « Hooliganisme ».
Le terme hooliganisme a, pour la première fois, été utilisé par la police londonienne en 1898 pour désigner un ivrogne irlandais, Patrick Hooligan, régulièrement impliqué dans des rixes. Il a par la suite bénéficié d’une diffusion dans toute l’Europe et a rapidement été utilisé pour désigner le fait de se livrer à des actes de vandalisme lors de compétitions sportives.
La lutte contre le hooliganisme a ainsi toujours été un fléau dont les autorités ont eu du mal à se défaire. En France, les différentes mesures politiques mises en place jusqu’à présent se sont avérées insatisfaisantes. C’est ainsi que la loi Larrivé a été adoptée le 28 avril 2016 et promulguée le 10 mai 2016. Elle poursuit deux objectifs principaux. D’une part, elle offre aux clubs de football professionnel la possibilité de refuser ou d’annuler la vente de billets ou l’accès aux manifestations sportives à certains spectateurs et de récolter les données personnelles relatives à ces derniers dans un fichier automatisé (art. L. 332-1 al. 3 du Code du sport). D’autre part, le texte renforce les mesures de prévention des comportements violents en allongeant la durée de l’interdiction administrative de stade de douze à vingt-quatre mois pour les personnes n’ayant pas fait l’objet d’une telle mesure dans les trois années précédentes, et de vingt-quatre à trente-six mois pour ces dernières.
Manon BERTHET
Pour en savoir plus :
[1] LOI n° 2016-564 du 10 mai 2016 renforçant le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme