Voilà quelques années que le LL.M a franchi les côtes atlantiques pour s’attaquer aux petits franchise en recherche d’une carrière « à l’américaine ». En 2013, le site des Échos titrait déjà : « Le diplôme LL.M : l’argument qui fait mouche pour les avocats ». Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Ce diplôme serait-il devenu la norme pour prétendre à une carrière d’envergure ? Petit tour d’horizon de l’offre en la matière.
S’il y a une compétence que la presse a su développer ces dernières années, c’est celle des classements. Plus ou moins fiables ces derniers décryptent l’offre dans des secteurs aussi divers que variés. Les programmes LL.M. restent étrangers à ces classements. Seules les law schools y sont sujettes. Une situation dommageable : certaines universités peuvent être très réputées pour un domaine particulier sans réellement offrir de plus-value sur d’autres spécialités.
Comment bien choisir son LL.M. ?
Les méthodologies de classement donnent une grande importance à la réputation des universités c’est pourquoi Harvard, Stanford, NYU, Berkeley sont toujours les premières citées. Si les LL.M. américains sont toujours en tête de liste cela n’est pas anodin. Ces universités prestigieuses sont très sélectives et se donnent pour objectif de former les futures élites du monde entier. Quel étudiant ne rêverait-il pas de compter Obama parmi ses suggestions de réseau alumni? Les universités du monde entier se livrent bataille pour attirer les meilleurs élèves durant cette année de formation. Il est donc indispensable de bien étudier la méthodologie des classements et de comparer certains entre eux. Les forums et retours d’expérience sont aussi de véritables valeurs ajoutées pour faire le choix de cet investissement. N’hésitez pas à envoyer un message Linkedin à quelques alumni dudit diplôme pour leur demander plus de précisions sur la formation.
Compétition internationale et spécialisation accrue
En matière de réputation et de classement,les quelques universités qui rivalisent avec les établissements américains sont pour la plupart britanniques. Oxford et Cambridge ont notamment longtemps su assurer leur position en haut des classements mondiaux, à la fois pour la qualité de leurs recherches mais aussi pour l’excellence de leur enseignement. Elles font du Royaume-Uni la seconde destination prisée par les
étudiants en droit. Dans les destinations en vogue pour étudier le droit viennent ensuite l’Australie, le Canada, la Chine et certains pays européens comme la France et l’Allemagne. En plus d’offrir de très bonnes formations, les universités non-américaines ont généralement des frais d’inscription bien moindres. Un détail non-négligeable, car les frais d’inscription aux Etats-Unis avoisinent généralement les 50 000 $. Concernant les spécialisations pour les programmes LL.M., les étudiants ont une large palette de choix. Certains LL.M. plus rares (biotechnologie, santé mentale, sport ou encore droit polaire) offrent la possibilité à ces étudiants de béné cier d’un avantage concurrentiel certain pour leur carrière. Encore faut- il vouloir commencer sa carrière dans un secteur de niche. Pour les plus communs tels que droit des affaires, de belles opportunités s’offrent également à leurs étudiants. Les cabinets internationaux se bousculent pour assister à certaines job fair des universités américaines a n de recruter de jeunes avocats prometteurs. Notons tout de même qu’en tant que Français les cabinets internationaux présents aux job fair vous proposeront des postes dans leurs cabinets parisiens. Débuter une carrière à New-York est quasiment impossible après un seul LL.M. les américains étant quasi-systématiquement prioritaires.
L’investissement pécuniaire et temporel que ces programmes requièrent,incite à la ré exion et à la prise de recul. Comment choisir un programme adapté à votre pratique et à vos objectifs professionnels ? Qu’est ce qui différencie ce programme des autres ? Augmente-t-il vraiment votre attractivité sur le marché? En postulant à un LL.M., gardez bien à l’esprit le potentiel retour sur investissement que vous en retirerez et n’oubliez pas que le reste du monde regorge de formations à forte valeur ajoutée.
Laura Lizé et Danish Khan