Avec le web 2.0, les éditeurs juridiques, qui jusqu’alors n’avaient comme concurrents qu’eux-mêmes et l’Etat, ont semblé se trouver confronter à de nouvelles concurrences.
Lorsqu’on sait qu’en mars 2010, le président de CNN nous apprenait que « la concurrence » dont il a « vraiment peur, [était] c’est celle des réseaux sociaux », on ne peut que difficilement adhérer à une telle conclusion.
« Les gens qui sont vos amis sur Facebook, ou ceux que vous suivez sur Twitter sont des sources d’information inspirant confiance. On clique sur les liens qu’on nous envoie et on leur fait confiance. Mais nous, nous voulons être le nom qui inspire le plus confiance dans l’information. Nous ne voulons pas que les 1.000 personnes que vous suivez sur Twitter soient les sources d’information dans lesquelles vous ayez le plus confiance. C’est un défi et nous devons être à la hauteur ».
Tout cela, ne vaudrait-il pas également pour les réseaux d’échange et pour ces autres « organes de presse » que sont les éditeurs juridiques…? Ne devraient-ils pas voir dans tous ces réseaux, « une alternative qui menace de [leur] enlever [leur] public » ?
Et dans le même temps, depuis l’essor des blogs aucun bilan n’a été tiré. Les craintes se sont-elles avérées ? La spécificité de ce droit, qu’après « cinquante » ans d’exercice, le doyen Vedel peinait à définir, exempte-elle « ses éditeurs » de toute craintes et concurrences possibles ? La diffusion, l’éclairement et la connaissance du droit peuvent-ils se passer d’éditeur ?
Sans doute faudrait-il dresser un bilan de ces quatre dernières années ; du côté des éditeurs, du côté des blogs; du côté de leurs auteurs, du côté de leurs publics… Puis, confronter les réseaux sociaux et d’échange à l’offre fournie par l’édition juridique et aux besoins de ses publics.