L'adhésion de l'Estonie à la zone euro

 

 


 

 

Le 1er Janvier 2011, L’Estonie est le 17ème Etat de l’Union Européenne sur 27 à adopter la monnaie unique, l’euro. Malgré la crise de 2008 qui a entrainé un taux de chômage supérieur à 14% au sein de la république balte, les critères d’admission en zone euros ont pu être remplis.

 

 


 

 

Ces critères économiques, appelés « critères de convergence » ou « critère de Maastricht » puisqu’ils ont été définis lors du Traité majeur de 1992, sont de nature à permettre le respect du Pacte de Stabilité et de Croissance.

 

Ils consistent en :

–          La stabilité des prix (taux d’inflation inférieur à 1,5 de la moyenne des trois Etats de l’Union Européenne avec la meilleure stabilité des prix)

–          Des taux d’intérêts à long terme inférieurs à 2% de la moyenne des trois Etats de l’Union avec la meilleure stabilité des prix.

–          La stabilité des finances publiques, avec deux sous mesures : un déficit public annuel inférieur à 3% du PIB et une dette publique qui ne doit pas être supérieure à 60% du PIB.

Ajoutons à ces critères l’interdiction de dévaluer sa monnaie pour les candidats à l’euro.

 

Pourquoi ces critères ? Pour créer une situation de stabilité économique au sein de la zone euro. En effet, depuis le Traité de Lisbonne du 13 Décembre 2007, il est procédé à des transferts de souveraineté de plus en plus importants qui touchent désormais au noyau dur, notamment la monnaie européenne avant la mise en place de l’euro.

 

En effet, la Grèce a adhéré à la zone euro en 2001, annonçant un déficit de 2%, donc en accord avec les critères de convergences. Or les finances publiques de ce pays avait été falsifiées, et se rapprochait plus d’un déficit public annuel de l’ordre de 5% du PIB. Depuis, la Grèce n’a jamais rattrapé son retard, d’où le vote de l’austérité budgétaire par le gouvernement Papandréou pour tenter de sauver la Grèce et relancer son économie réelle.

 

ESTONIE

 

Une adhésion qui ne coulait pas de toute logique


Récemment membre de l’OCDE, l’adhésion de l’Estonie à la zone euro a été le fruit de nombreux efforts en matière de finances publiques pour la république balte. En Juin 2010, le Parlement européen avait d’ailleurs salué les efforts du gouvernement estonien.

 

Ainsi, aujourd’hui, 330 millions d’européens partagent  la même monnaie, avec toutefois de grande puissance comme la Grande Bretagne ou le Danemark qui refusent toujours d’y adhérer.

 

Cette adhésion pourrait surprendre certains euro-septiques, puisque l’Estonie a beaucoup souffert de la crise financière. C’est pourquoi, malgré la montée du chômage (13,3%), la baisse des salaires et les inégalités sociales, le gouvernement estonien a fait preuve de rigueur pour respecter les critères de Maastricht. Après une période de transition de 15 jours, la couronne estonienne a disparu.

 

La Slovaquie avait adopté la monnaie unique le 1er Janvier 2009, après Chypre et Malte en 2008.

 

Et pourquoi l’Estonie et pas la Pologne ? La plus grande puissance d’Europe de l’Est a vu son adhésion prévue en 2012 reportée à 2017, à cause de son déficit de 7% du PIB depuis la crise financière. Pourtant, la Pologne a une économie plus dynamique que l’Estonie et prometteuse, avec un taux de chômage de 9,3%, soit 4 points de moins que l’Estonie, et même inférieur à celui de la France  et de la moyenne de l’Union Européenne (9,4%).

 

Ainsi, bien que les estoniens peuvent être fiers de leur adhésion dans le club selectif de l’euro, cette entrée peut poser la question de la pertinence des critères de Maastricht en 2011, soit presque 20 ans après leur élaboration , mais surtout après le choc de la crise financière de 2008.

 

Après l’Estonie, il n’y  pas de nouvelles adhésions prévues dans la zone euro avant 2014-2016. En revanche, la Commission Européenne a approuvé l’adhésion de la Croatie à l’Union Européenne à l’horizon de juillet 2013.

 

Claire Estagnasié 

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