Joël Grangé et Camille Ventejou, avocats associés chez Flichy Grangé Avocats, nous exposent la stratégie de recrutement du grand cabinet spécialisé dans le droit social.
Quelle est votre politique de stage ?
Camille Ventejou. Nous recrutons tout au long de l’année. Nous accueillons essentiellement des stagiaires, élèves-avocats à l’EFB et des jeunes diplômés de grandes écoles, en général pour une durée de six mois. Durant l’été, nous élargissons les candidatures à des profils plus divers et pouvons ainsi ouvrir nos portes à des étudiants en M1.
Quel est votre processus de recrutement ?
C.V. Nous recrutons via les candidatures spontanées, les forums emploi (Forum des carrières juridiques, les forums des universités et des écoles…). Certains d’entre nous dispensent aussi des cours dans des facultés, et récoltent ainsi des CV d’étudiants qui souhaitent intégrer notre cabinet. Une commission se réunit une fois tous les quinze jours pour examiner tous ces CV. Les candidats sélectionnés sont ensuite invités à un entretien avec un collaborateur.
Qu’attendez-vous de vos stagiaires ?
Joël Grangé. Au-delà d’un excellent cursus universitaire, nous recherchons avant tout des personnes brillantes, des talents divers, qui aiment l’engagement, qui montent dans le bateau pour le faire avancer avec nous. Certes, nous nous appuyons forcément sur un CV mais il n’y a pas de profil type. Un bon stage débouche fréquemment sur une proposition de collaboration.
Avez-vous un conseil à donner aux stagiaires ?
J.G. Il faut créer une relation personnelle avec les avocats avec lesquels ils travaillent, leur rendre service surtout au moment où ils en ont besoin. C’est essentiel et les avocats s’en souviennent. De notre côté, nous voulons renforcer ce lien en désignant pour chaque stagiaire un associé responsable du suivi du stage.
Comment accompagnez-vous un jeune collaborateur qui rejoint Flichy Grangé Avocats ?
J.G. Nous cherchons à faire grandir nos collaborateurs. Le parrainage et l’entraide occupent une place importante au sein du cabinet. La formation du collaborateur naît du travail étroit entre lui et un associé. Nous organisons par ailleurs tous les quinze jours des réunions dites « doc », animées par un professeur, qui sont l’occasion d’examiner les points d’actualité des semaines écoulées. Nous avons également une base de données au sein de laquelle le collaborateur peut puiser des exemples.
C.V. Nous accordons une attention particulière à nos collaborateurs qui sont parties prenantes du cabinet. Les collaborateurs sont nos futurs associés. Nous croyons à cette mécanique vertueuse. Sur le plan plus collectif, nous avons mis en place des porte-parole. Régulièrement, six, sept collaborateurs s’entretiennent avec le comité des associés qui recueille leurs suggestions d’amélioration.
Vous les faites aussi participer à votre JT…
J.G. Tous les mois, un (e) collaborateur (trice) peut en effet endosser le rôle de présentateur (trice) de notre journal télévisé. Il y décrypte les dernières actualités marquantes du droit social pour nos clients DRH, RRH ou juristes sociaux. Nous surveillons aussi de très près ce que font les legaltechs pour les doter des meilleurs outils. Flichy Grangé Avocats s’est notamment équipé de l’outil de justice prédictive Case Law Analytics et de Predictice.
Rejoindre Flichy Grangé Avocats, c’est aussi travailler dans un environnement très international…
J.G. Le cabinet est cofondateur de L&E Global (Labor & Employment Global Alliance), une plateforme intégrée avec des cabinets d’avocats étrangers indépendants tous spécialisés en droit social. L’international est dans notre ADN. Nous sommes notamment reconnus pour notre expertise dans la gestion de dossiers internationaux. Pour suivre au plus près les dernières évolutions du droit social au niveau international, les avocats de notre équipe sont très impliqués dans les associations et colloques étrangers dédiés à la matière. La maîtrise parfaite de l’anglais est donc essentielle pour ce type de dossier.
Propos recueillis par Séverine Tavennec