Le Petit Juriste : Quel est ton cursus ?
Arnaud Jardin : Je l’avoue, je suis un geek du droit terriblement infidèle. J’ai commencé droit dans mes bottes de juriste en 2007, par un cursus général en licence suivi d’un Master 1 en droit public, pendant lequel j’ai peu à peu découvert la communication et me suis laissé tenter par le CELSA, dans lequel je suis en ce moment en communication des institutions. J’en suis ravi même si lorsqu’on m’appelle « le juriste » dans ma promo, je ne cache pas un brin de nostalgie.
LPJ : Comment en vient-on à ouvrir une boutique de goodies pour juristes ?
Arnaud Jardin : D’abord par amusement. J’ai adoré écouter autour de moi les remarques et blagues en tous genres de mes voisins d’amphi. De là est apparu un terme récurrent avec des amis, celui de « geek du droit ». Le geek du droit, c’est celui qui arrive à faire de l’humour en se fondant sur la jurisprudence ou qui ne supporte plus qu’un journaliste fasse « stipuler » la loi. Au fond, tout étudiant en droit finit par tomber dans cette caricature malgré lui. J’ai voulu jouer là dessus tout en essayant de créer un sentiment d’appartenance, parce qu’il est triste de constater à quel point la fac de droit repousse l’esprit de corps alors que la plupart des étudiants rêvent de s’identifier à une famille unie ! Et quoi de mieux pour ça que le t-shirt siglé, affichage identitaire indémodable ?
LPJ : Comment répartis-tu ton emploi du temps entre cette activité et tes nécessités professionnelles ?
Arnaud Jardin : Le démarrage s’était fait en période de vacances universitaires : création des premiers motifs, de l’identité de la marque, formalités administratives… Du coup je ne me suis pas noyé mais c’est vrai que depuis, la communication avec les partenaires/fournisseurs et sur Internet me prend du temps chaque jour. J’aime beaucoup ça donc je ne compte pas les heures mais il est très clair qu’entre « Geek du Droit » et les études, le choix est vite fait. Si un jour je sens que mes résultats sont en danger je lève sérieusement le pied.
LPJ : Quels sont tes projets d’expansion, si tu en as ?
Arnaud Jardin : L’année dernière, dès les premières semaines d’existence de GDD, une entreprise m’a proposé de créer de toute pièce une SAS pour héberger plusieurs marques de grandes corporations (droit, médecine, commerce…) dont GDD serait le premier acte. Point de ventes à la clé. C’était alléchant mais ça n’avait rien à voir avec mon initiative. Certes j’ai l’intention de rentabiliser mon travail, mais pas au prix de la perte de l’originalité et de la simplicité de la marque qui vit d’abord sur Internet. D’ailleurs ma vie n’est pas le commerce, et je n’ai pas d’autre ambition que de faire rire les juristes un peu partout en France, si j’y arrive je serai comblé. Après tout on ne parle « que » de t-shirts !
LPJ : Quels conseils donner à un auto-entrepreneur autodidacte ?
Arnaud Jardin : Être aimable avec les services administratifs et surtout ne pas se laisser dévorer par l’impatience qui, sous le coup de l’enthousiasme, vous fait commander des cartes de visite à 2h du matin sur lesquelles à l’arrivée, il manque le numéro de téléphone et l’adresse ! L’auto-entrepreneur autodidacte a une faculté immense à regretter ses investissement nocturnes.
LPJ : Si tu devais envoyer un goodies « Geek du droit » au Garde des sceaux, lequel choisirais tu ?
Arnaud Jardin : Le nounours sans hésitation, au risque d’être poursuivi par ses services. On ne peut pas nier une légère ressemblance entre l’actuel ministre, Michel Mercier, et cette adorable peluche.
Propos recueillis par Antoine Faye