Créer son entreprise ou son cabinet d’avocats ? Beaucoup n’osent pas se lancer dans l’aventure par simple peur de l’échec. Adrien Chaltiel, fondateur de Carrières-juridiques.com, et Jean-Baptiste Benvenuti, associé fondateur du Cabinet WIZE AVOCATS vous expliquent comment ils sont parvenus à réaliser leur projet.
Adrien Chaltiel, Président et fondateur de Carrières-juridiques.com
Quel est votre parcours professionnel ?
Depuis le collège, j’avais pour ambition de devenir avocat. J’ai donc orienté ma formation et mes expériences professionnelles en conséquence : Maîtrise de droit à Paris-II Assas et Master 221 Fiscalité de l’entreprise à Dauphine, stages de juristes et d’avocats. Puis j’ai passé l’examen du barreau de Paris en 2012.
Quand et comment vous est venue l’idée de créer votre entreprise ? Pourquoi ce secteur ?
Très tôt à l’université, j’ai voulu participer à des projets étudiants en intégrant des associations étudiantes et sportives. Puis j’ai décidé de créer ma propre association, Le Petit Juriste (1ère publication juridique gratuite en France, à destination des étudiants). Au fur et à mesure de mon parcours, je me suis vite aperçu que la mise en relation entre les recruteurs et les candidats était très difficile dans le monde du droit, et c’est ainsi que m’est venue l’idée de Carrières-juridiques.com.
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans le lancement, puis dans la réalisation de votre projet ?
Après avoir établi un Business plan avec mes associés, il a fallu répondre à toutes les questions essentielles à la mise en place de notre start-up : Quels fonds allons-nous réunir pour démarrer ? Qui va travailler à temps plein ? Quel est notre « potentiel client » et nos possibilités de chiffres d’affaires ? Notre connaissance du milieu juridique était notre principal atout, mais l’absence de connaissance technique, notamment en Web design et plus largement en marketing, était notre plus gros manque !
Le financement a-t-il été un obstacle à la mise en place de votre projet ?
Le fait d’avoir intégré des associés au projet était en par- tie pour pouvoir apporter des financements nécessaires à la création de la Société. Sans l’apport commun des associés, un emprunt bancaire aurait été nécessaire.
Comment êtes-vous parvenu à vous constituer un carnet d’adresses et à vous créer une clientèle ?
En partant de l’association Le Petit Juriste, nous avions déjà des contacts importants : clients, prestataires….
Cela nous a tout de suite apporté une bonne crédibilité auprès de nos nouveaux contacts pour appuyer notre projet. Grâce à cela, nous avons pu rencontrer plusieurs prospects, qu’il a ensuite fallu transformer en clients en prouvant que nos idées étaient adaptées pour eux !
L’âge est-il un atout ou une contrainte, selon vous ? Au début de notre projet, nous cachions souvent le fait que nous soyons « jeunes ». Nous travaillons dans la communication et la formation dans le secteur juridique, un milieu où l’expérience prime souvent. Mais au contraire, nous nous sommes rendu compte que cet aspect était bien perçu par nos clients, et qu’ils avaient confiance dans le fait que nous leur apporterions des nouveautés dans ce secteur. Surtout, notre outil permet à des cabinets d’avocats et à des services juridiques d’entreprise de se mettre en avant via des outils de communication numériques. En tant que « jeunes », nous sommes d’autant plus légitimes à connaître les technologies 2.0. C’est un élément rassurant pour nos clients.
Concilier vie personnelle et vie professionnelle quand on est jeune entrepreneur, est-ce possible ?
La plupart des personnes réussissent à cloisonner leur vie professionnelle une fois la journée terminée. Ce n’est pas le cas pour l’entrepreneur, pour qui les difficultés, les succès ou les interrogations le suivent constamment ! Il y a toujours quelque chose à faire, des mails à rédiger, des projets à monter. Le rythme de travail que s’impose l’entrepreneur peut être un réel danger. Il faut savoir lever le pied, mais aussi prendre du plaisir dans d’autres domaines. Ce n’est pas toujours évident mais cela reste indispensable. Pour moi, il s’agit du sport, et notamment du rugby.
Quel bilan faites-vous de votre expérience ?
L’une de mes plus grandes satisfactions dans mon métier d’entrepreneur, c’est que j’ai véritablement pu réaliser mon projet. Il faut être pleinement convaincu de ce vers quoi on se lance, bien étudier les modalités de son projet pour le mener à bien. L’expérience m’a appris qu’il faut anticiper les risques, mais aussi les succès. Anticiper les besoins et les demandes des tiers m’ont permis d’avancer sereinement et efficacement !
Si vous aviez trois conseils à donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat ?
Pensez à mutualiser les compétences et à assurer la com- plémentarité des personnes dont vous vous entourez. Gardez à l’esprit que les décisions stratégiques que vous prendrez ne seront pas toujours les bonnes, il faut savoir se remettre en question et s’adapter constamment Enfin, croyez en votre projet, et surtout, prenez du plaisir !
Jean-Baptiste Benvenuti, Associé et fondateur du Cabinet WIZE AVOCATS
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai un parcours universitaire et professionnel assez classique. Faculté de droit, puis de nombreux stages en entreprise (publiques, privées, industrielles ou de services) ainsi qu’en cabinet. Après l’obtention du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat, j’ai intégré le Cabinet Joffe & Associés en tant que collaborateur, où je suis resté pendant presque 5 ans. Puis, j’ai créé le Cabinet WIZE AVOCATS avec deux de mes anciens condisciples de chez Joffe.
Quand et comment vous est venue l’idée de créer votre cabinet ?
Cette idée a toujours été présente dans ma tête. J’ai toujours eu l’envie d’entreprendre, et mes deux associés avaient la même envie. Notre rencontre tant profession- nelle qu’amicale a été le déclencheur de la création du Cabinet WIZE AVOCATS.
Quelles difficultés avez-vous rencontrédans le lancement, puis dans la réalisation de votre projet ?
Etrangement, nous avons rencontré peu de difficultés. Les principales demeurent dans la mise en place de nos relations avec nos différents fournisseurs et prestataires. Il est vrai que nous n’imaginions pas tout ce qui devait être mis en place.
Le financement a-t-il été un obstacle à la mise en place de votre projet ?
Pas du tout, même s’il est certain que lorsque l’on se lance, il faut faire des sacrifices. Quitter le confort d’une collaboration avec la certitude d’un revenu régulier pour l’incertain nécessite une réelle prudence en amont.
Comment êtes-vous parvenu à vous constituer un carnet d’adresses et à vous créer une clientèle ? Nous y sommes parvenus essentiellement par le bouche à oreille et grâce à beaucoup de travail.
L’âge est-il un atout ou une contrainte, selon vous ?
L’âge est un atout en ce qu’il apporte une certaine modernité et qu’il permet de toucher une clientèle plus jeune dont nous comprenons le langage, les attentes, et avec qui nous partageons les mêmes réalités du quotidien d’une jeune société. Néanmoins, il peut également être un inconvénient en ce qu’il nous oblige à devoir justifier davantage de notre crédibilité.
Concilier vie personnelle et vie professionnelle quand on est jeune entrepreneur, est-ce possible ?
Tout à fait. Il faut savoir définir dès le départ ses attentes et ses objectifs. Lorsque l’on est son propre patron, il est beaucoup plus simple de s’accorder du temps.
Quel bilan faites-vous de votre expérience, et quels sont les projets que vous vous êtes fixés ? C’est probablement l’une des expériences les plus excitantes de ma vie. Notre projet est simple : que le cabinet se développe et que nous puissions rapidement agrandir nos équipes.
Si vous aviez trois conseils à donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat ? Il faut avant tout bien préparer son projet, avoir beaucoup d’envie et rester prudent.
Propos recueillis par Marine MOATI