Le métier de notaire reste encore mal connu des jeunes qui ont l’image d’une personne austère, enfermée dans son bureau et croulant sous les dossiers. Pourtant les relations humaines sont au cœur de cette profession. Pierre Callé, responsable du master droit notarial à l’université de Paris-Saclay, recrute chaque année des étudiants passionnés qui ont choisi cette voie.
Quel est le contenu du programme de votre master 1 droit notarial ?
Ouverte aux étudiants titulaires d’une licence en droit privé, cette formation dispense des matières classiques de master 1 de droit privé (droit des entreprises en difficultés, instrument de crédit et de paiement) mais aussi des enseignements traditionnels de l’activité notariale (droit des régimes matrimoniaux, droit des successions, contrats spéciaux, fiscalité, droit de l’urbanisme etc.).
Ce cursus offre également une importante ouverture internationale…
C’est ce qui le distingue d’autres masters en droit notarial plus classiques. Les étudiants suivent ainsi des cours en anglais et doivent faire un stage de deux mois à l’étranger durant leur M2. Grâce à cette spécialisation européenne et internationale, nos élèves qui intégreront des études notariales, pourront traiter des dossiers de droit international privé.
Comment se passe la sélection ?
Sur 400 candidatures, nous offrons une vingtaine de places. Cette année, nous accueillons ainsi 21 candidats dont trois garçons. Ce métier se féminise beaucoup. La sélection se fait sur dossier. Un bon niveau en langues est un plus. Un stage dans une étude notariale peut appuyer aussi un dossier.
Quelle est la finalité du master 2 ?
Ouvert aux étudiants titulaires d’un master 1 de droit notarial ou de droit privé, le master 2 droit notarial vise à former les futurs notaires. L’obtention de ce M2 permet aux diplômés de s’inscrire à l’Institut national des formations notariales pour la poursuite des semestrialités et des deux années de stage professionnel obligatoires pour la délivrance du diplôme de notaire. Durant cette période, l’étudiant a le statut de “notaire stagiaire” au sein d‘un office notarial.
Comment expliquez-vous que le droit notarial n’attire pas spontanément les étudiants ?
C’est une spécialité méconnue des jeunes. Il n’y a pas de séries par exemple avec des notaires. Ce métier ne les fait pas rêver d’emblée. A leur âge, la majorité d’entre eux n’a encore jamais rencontré de notaires dans la vie quotidienne. Ils ont une image très floue et faussée du vieux notaire croulant sous la paperasse.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant en licence de droit privé intéressé par le métier de notaire ?
Je lui dirais de ne pas hésiter à faire un stage en fin de licence dans une étude notariale pour découvrir la richesse de ce métier. C’est avant tout, une profession humaine, au contact d’une clientèle diverse. Il ne faut pas oublier que le notaire est un officier public qui a notamment pour mission de renseigner et de conseiller. Il intervient dans l’ensemble des domaines du droit : famille, immobilier, patrimoine, entreprises… Enfin, ce secteur recrute. Les études notariales manquent cruellement de collaborateurs.
Propos recueillis par Séverine Tavennec