Georgia Cianfarani exerce le métier d’huissière de justice depuis plus de quatre ans. Elle a prêté serment en novembre 2014 et exerce à Thiais, dans le Val-de-Marne, avec son associé Jean-Gabriel Gros. Elle nous raconte son quotidien.
« J’apprécie particulièrement la diversité de mon métier qui allie le terrain et le travail à l’intérieur de l’étude, comme la gestion de dossiers ou le management avec les collaborateurs » explique Georgia Cianfarani, huissière de justice de 36 ans. Et de souligner : « Une grande partie de mon travail se passe ainsi en dehors de l’étude. C’est notamment pour cette raison que je l’ai choisi. L’huissier de justice est un véritable juriste de proximité. Il est à l’écoute de ses clients ou de ses éventuels clients pour trouver des solutions à leurs problèmes. »
Un vrai rôle de conseil et de conciliateur
L’huissière de justice insiste notamment sur le fait que l’huissier de justice a un devoir de conseil envers ses clients pour défendre au mieux leurs intérêts : « Mes connaissances et mes compétences en droit me permettent de trouver avant tout des solutions. J’ai également un rôle de conciliateur entre les personnes qui s’opposent. » Elle rajoute : « Nous sommes aussi à l’écoute de la partie débitrice afin de comprendre sa situation et régler le dossier dans les meilleurs délais. »
Pour elle, il est ainsi important de ne pas négliger le côté humain de cette profession. Les missions d’un huissier de justice ne se réduisent pas « qu’au recouvrement d’un impayé, à la saisie de meubles, à l’exécution des décisions de justice… L’huissier peut également régler un litige à l’amiable et permettre d’obtenir un conseil juridique. »
Un vrai juriste de proximité
Pour les familiariser avec ce quotidien, Georgia n’hésite pas à emmener ses stagiaires sur le terrain : « Je fais des tournées de saisies avec eux, au domicile des débiteurs. Ils doivent savoir comment cela fonctionne. Les stages sont essentiels. A la fac de droit, on nous parle très peu de ce métier. Durant mon M1, un proche m’a conseillée d’effectuer un stage dans une étude d’huissiers de justice afin de découvrir cette profession. Ce que j’ai fait et réitéré durant mon M2 procédures civiles et voies d’exécution à Lille 2. J’ai pu découvrir toutes les facettes de ce métier. Mon premier souvenir est que l’huissier de justice est un juriste de proximité et qu’il a cette capacité à rentrer dans le quotidien et la vie privée des gens. »
Recrutement de deux stagiaires
La jeune femme a donc à cœur de recruter des stagiaires au sein de son étude SCP Jean-Gabriel Gros et Georgia Cianfarani, située à Thiais, dans le Val-de-Marne. La société compte cinq employés : une jeune collaboratrice dont ils attendent l’arrêté du garde des Sceaux pour être huissière de justice salariée, une aide comptable, une gestionnaire de dossiers et deux stagiaires professionnels désirant devenir huissiers de justice. Les principales activités de l’étude sont : l’établissement de procès-verbaux de constat, par exemple les constats avant travaux d’un futur chantier –, la retranscription de sms dans le cadre d’un litige prud’homal ou familial, l’exécution des décisions de justice c’est-à-dire le recouvrement judiciaire des impayés ou la procédure d’expulsion, la rédaction et la signification des actes (décisions de justice, assignations, congés, rupture de pacs, cession de créances et cession de fonds de commerce…).
Beaucoup d’administratif
En dehors du terrain, Georgia passe également beaucoup de temps au bureau pour la gestion de son étude et des dossiers. « Pour exercer cette profession, il faut accepter les tâches administratives. Cela fait partie de notre quotidien. Très vite, les stagiaires prennent conscience de cette grosse partie du travail qui exige donc rigueur et organisation. Cela peut en rebuter certains qui s’interrogent alors sur le choix définitif de ce métier. »
Pas de routine
L’huissière de justice confie aussi que son travail, très prenant en temps et en investissement, fait partie de son équilibre et qu’il représente une part importante de sa vie : « Le travail ne s’arrête pas après ma sortie de bureau. Je reste disponible. Je peux notamment être appelée la nuit pour des constats de grèves, d’élections professionnelles… Je me dois d’être réactive ». Et de conclure : « il n’y a pas de routine et cela me plaît. » Un métier qui ouvre assurément des portes.
Séverine Tavennec