Pour la 5e édition du concours Tripalium, l’association des juristes de droit social a emmené ses spectateurs savourer une plaidoirie prud’homale au sein des murs de la prestigieuse bibliothèque de l’ordre des avocats. A cette occasion, les deux finalistes François Bourguignon et Nkoussou Tchoubou se sont affrontés sur la question du licenciement pour faute d’une employée de banque ayant détourné plusieurs dizaines de milliers d’euros dans la caisse du CE.
François Bourguignon plaidait en défense. Il affirme que le licenciement de sa cliente est illégal puisque réalisé sans le consentement de l’inspecteur du travail alors qu’elle était considérée comme salarié protégée en raison de son rôle de trésorière du CE. Le fait qu’elle ait rendu une grande partie de la somme « empruntée » est selon son avocat, gage de la bonne foi de sa cliente. Une sombre histoire de relation extra-conjugale entre l’employée jugée et le directeur de la banque vient s’ajouter au décor.
Du côté des demandeurs, Nkoussou était sans pitié. Non, elle n’était plus protégée au moment de son licenciement. L’avis de l’inspecteur n’avait donc plus aucune force obligatoire. Pour ce qui est de s’opposer à la qualification de « faute », l’avocate rappelle que ladite salariée avait détournée près de 40 000 € au comité d’entreprise et qu’il est difficile de trouver une faute atteignant davantage la confiance qu’un employeur peut accorder à l’une de ses salariés.
A la fin de leurs prestations respectives, le public ne sait plus où donner de la tête. Doit-on annuler ce licenciement ? François avait réussi à nous convaincre que cette possibilité était à envisager sérieusement. Néanmoins le jury a décidé d’élire Nkoussou comme vainqueur de cette 5e édition en raison de son argumentaire implacable.
La séance est levée, le cocktail peut commencer.