Être capable d’avoir une approche business des dossiers et d’en mesurer ainsi les enjeux financiers et commerciaux : tel est le souhait des étudiants en droit qui optent pour un cursus dans une grande école de commerce.
Pour Ombeline, qui veut passer le barreau pour devenir avocate, le choix d’une école de commerce s’imposait : « Les grands cabinets français et anglo-saxons recherchent de plus en plus des profils qui combinent une double compétence en droit et management. Ce sera forcément un plus sur mon CV » confie la jeune femme. Actuellement en 2ème année de master droit à l’université Grenoble Alpes et en 3ème année du programme grande école de Grenoble Ecole de Management, Ombeline sait qu’elle a fait le bon choix.
« Construire un sas de professionnalisation vers les métiers d’avocat ou de juriste en entreprise »
Comme elle, de plus en plus d’étudiants en droit optent pour ces cursus particulièrement appréciés des recruteurs. Lors de la quatrième édition du Forum des carrières juridiques qui réunit début décembre les jeunes professionnels et acteurs de la filière juridique, une conférence consacrée à ces doubles formations a attiré nombre d’entre eux. Lors de ce panel, Anne Vandeville, avocate de formation et directrice des relations entreprises et partenariats des Hautes études appliquées au droit (HEAD), soulignait ainsi que les formations dispensées au sein de l’école permettaient « de construire un sas de professionnalisation vers les métiers d’avocat ou de juriste en entreprise en proposant aux étudiants des cursus de management et d’entrepreneuriat en complément de leur formation initiale ». Nicole Stolowy, directrice de la majeure fiscale et juridique internationale au sein de HEC, confirmait, quant à elle, que « les gros cabinets en fusions/acquisitions, fiscalité et concurrence, recherchaient notamment cette double compétence car ces domaines ont de fortes implications économiques, comptables et stratégiques ». Stéphane Baller, avocat de formation et à la tête de l’association Droit comme un H, relevait par ailleurs que « l’université et les écoles de commerce ont toutes deux leurs avantages et leurs inconvénients. L’alliance des deux permet d’être conforme aux exigences des cabinets anglo-saxons ».
Être capables de comprendre un business plan
La majorité des grandes écoles de commerce proposent ainsi des doubles cursus d’excellence à ces étudiants qui ont compris cette attente du marché. « Au-delà d’une solide expertise juridique, les candidats qui rejoignent la deuxième année de notre programme Business Law and Management, vont devoir appréhender des matières nouvelles telles que l’analyse financière, la comptabilité, le contrôle de gestion, le management… A l’issue de leur cursus, ils doivent être notamment capables de comprendre un business plan » explique Christophe Roquilly , professeur de droit à l’Edhec Business School, directeur du LegalEdhec Research Centre et co-directeur du MSc LLM in Law & Tax Management.
« Je comprends mieux aujourd’hui les enjeux stratégiques d’une entreprise et les pratiques des directions juridiques et des cabinets d’affaires » confie Solène, étudiante à l’EFB et qui réalise en parallèle son PPI (Projet pédagogique individuel) à HEC au sein du MS/LLM droit et management de la grande école. La jeune femme mesure la chance d’intégrer un tel établissement de renom avec toute la force de son réseau et des événements qu’elle organise, comme par exemple son forum juridique et fiscal qui permet de rencontrer des professionnels et de trouver des stages. Une opportunité qui permet à Solène d’aborder le marché du travail avec sérénité.
Séverine Tavennec