Les universités et écoles d’avocats sont fermées depuis le lundi 16 mars sur décision gouvernementale. Comment s’organisent les étudiants ? Quel est leur ressenti face à cette situation ? Témoignages de Pauline, Tristan et les autres.
Pauline Znaor, en L3 double licence droit-histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
« Pour ces fermetures, nous disposons depuis plusieurs années des EPI (espaces pédagogiques interactifs) qui permettent aux enseignants de poster des cours, des vidéos et des supports numérisés pour étudier. Nombreux sont les enseignants qui ont décidé que nous poursuivrons les cours en ligne, avec un système bien plus souple qu’en présentiel, puisque les absences ne sont évidemment pas comptabilisées pour permettre aux personnes malades ou qui doivent tout de même travailler de pouvoir s’organiser. Nous devons nous tenir au calendrier et rendre les devoirs pour les séances prévues avant les fermetures. Cependant, nous faisons face à une grande difficulté : la fermeture des bibliothèques, ce qui nous empêche de poursuivre correctement nos devoirs. Heureusement, nous disposons de ressources en ligne tel que les bases Dalloz, Lexisnexis auxquelles nous avons accès grâce à l’université et qui nous permettent d’assurer un minimum nos devoirs. Je suis plutôt confiante, et je pense que nous pouvons nous protéger en restant à domicile tout en assurant une continuité dans nos études, bien que la situation actuelle nous oblige à faire preuve de beaucoup de créativité. «
Tristan Gil, en L3 double licence droit-histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
« Avant même l’annonce jeudi 12 mars de la fermeture des universités, Paris 1 avait pris la décision de fermer un de ses centres parisiens emblématiques, celui de Pierre-Mendès France, suite à la détection d’un cas de coronavirus. L’annonce présidentielle du 12 mars au soir n’a donc fait qu’entériner cette décision, et l’étendre de facto à tous les centres de l’université. La consigne pour les étudiants, les enseignants et les personnels est de rester chez soi, seuls les centres de recherche restant ouverts. Des solutions se mettent petit à petit en place, aussi bien par des cours en vidéo que des TD en classe virtuelle. D’autres professeurs ont trouvé comme solution d’envoyer leurs notes de cours ou de nous laisser faire des recherches suite à des indications bibliographiques. Cette situation compliquée semble donc trouver des réponses adaptées afin que les étudiants habitant loin puissent continuer à suivre des cours s’ils disposent d’une connexion Internet suffisante. Les devoirs sont toujours à remettre en ligne, les cours se poursuivent tant bien que mal. L’impact est donc assez minimal ».
Jocelyn Ziegler, étudiant à l’EFB
« Je suis actuellement en stage en cabinet (stage final) pour une durée de six mois. Le cabinet (Bersay) a mis en place un système de télétravail. Cela complique notre tâche mais les outils informatiques dont nous disposons nous permettent de continuer à travailler ensemble à distance. La communication entre collègues prend simplement plus de temps. Nous avons reçu un message de la responsable du stage final & stages en alternance de l’EFB qui nous dit de « respecter les indications et dispositifs mis en place dans le contexte épidémiologique par l’établissement d’accueil dans le cadre de la réalisation de notre stage ou formation ». Il est précisé « que la mise en place de dispositifs de travail à distance ou d’aménagements de la charge de travail n’affectera pas la validation de notre diplôme ».
« De nombreux examens de master en contrôle continu étaient prévus dans les prochaines semaines. Il va donc falloir s’organiser. Plusieurs de nos professeurs ont ainsi mis en ligne des documents et cours. Je pense que c’est une opportunité pour moderniser les études 2.0 en France, à l’image par exemple du CNED-CAVEJ de la Sorbonne. Il y a aussi toute la problématique des examens, le seul moyen actuellement de les maintenir est de les faire en présentiel, ou à l’instar de Tolbiac, à cause des blocages l’an passé, de les faire à distance mais il est difficile de lutter contre la triche dans ce genre de cas. Une idée intéressante pourrait être de développer les oraux via des plateformes en ligne, caméras à l’appui. Aujourd’hui, il est tout à fait possible de passer des examens de stages via des entretiens type Skype, cela pourrait être une solution si les universités restent encore fermées plusieurs semaines. »
Séverine Tavennec