Wissam Mghazli, aujourd’hui avocat au barreau de Paris, livre, en exclusivité aux lecteurs du Petit Juriste et étudiants en IEJ (Instituts d’Études Judiciaires), un florilège des conseils et astuces rythmant sa Chronique d’un élève avocat – Comment j’ai réussi l’examen du CRFPA parue aux éditions Enrick B. en janvier 2016.
À vos notes !
- Éviter l’école buissonnière
L’assiduité aux cours de l’IEJ est primordiale. J’entends, par-là, le fait de se rendre aux cours d’actualisations ou de méthodologie dispensés pendant l’année à l’IEJ, généralement en fin de journée.
Même si assister aux cours peut se révéler compliqué dans la mesure où la préparation au CRFPA n’est souvent pas la seule occupation des étudiants qui sont, par ailleurs, en M2 ou en stage, j’incite fortement ces derniers à se rendre à ces cours qui peuvent être de véritables « pépites » pour réussir l’examen.
En effet, il arrive fréquemment que l’enseignant qui dispense le cours d’actualisations pour une matière donnée soit celui qui rédige le sujet d’examen du CRFPA dans cette matière et livre ainsi certaines pistes de réflexions voire de véritables astuces pour le jour J.
- Faire des fiches de galops
Les galops d’essais sont de véritables tests en conditions d’examen qui ponctuent l’année de préparation à l’IEJ, en principe à une fréquence hebdomadaire, matière par matière.
Or, participer à ces galops d’essai est une chose, comprendre les erreurs commises au cours de ces galops en est une autre. Et c’est là que vous pouvez faire la différence !
Après avoir, bien entendu, récupéré sa copie annotée ainsi que la correction fournie par l’IEJ, je conseille aux étudiants, d’une part, de faire l’effort de lire et comprendre les appréciations laissées par le correcteur, et, d’autre part, de noter sur une fiche l’ensemble des éléments oubliés ou sur lesquels ils se sont trompés, comme par exemple une condition d’application d’un article de loi ou encore une jurisprudence.
Il ne faut surtout pas se contenter de regarder sa note, pleurer ou sauter de joie, et ranger ad vitam æternam sa copie dans un tiroir qu’on ne rouvrira plus : la fiche que vous aurez ainsi constituée restera attachée à votre copie et vous permettra de vous souvenir de vos erreurs afin de ne pas les répéter et de développer de véritables automatismes pour les prochains galops.
- « Name-dropper »les arrêts de jurisprudence
Ne vous méprenez pas, cette méthode n’a rien à voir avec l’action de citer des noms de personnes connues pour impressionner ses interlocuteurs !
Il s’agit ici tout simplement d’un moyen mnémotechnique consistant à nommer les arrêts étudiés en cours d’actualisation afin de s’en souvenir plus facilement lors des galops d’essai et surtout le jour J, notamment pour l’épreuve du cas pratique.
En effet, l’un des moyens les plus efficaces pour mémoriser les faits et la teneur d’un arrêt de jurisprudence est de lui donner un nom.
Pensez un instant à l’arrêt Blanco des administrativistes, à l’arrêt Manoukian des affairistes ou encore à l’arrêt Île de la Tentation des travaillistes ; bien plus simple à retenir que Trib. des conflits, 8 févr. 1873 ou Cass. com., 26 nov. 2003 ou encore Cass. soc., 3 juin 2009 – non ?
Partant, l’astuce consiste, pour chaque nouvel arrêt étudié en cours, à noter ses références sur une fiche puis à lui donner un nom en rapport avec ses faits afin de vous en souvenir plus facilement. Cela peut être n’importe quel nom ou expression, l’important pour vous est de le mémoriser.
- Jouer à l’épreuve des « maillons forts »
La méthode des « maillons forts » s’applique parfaitement aux périodes de révisions intensives, et notamment en été à l’approche de l’examen du CRFPA.
La finalité est ici de créer une sorte d’environnement motivationnel qui tend à la prophétie auto-réalisatrice, et cela de manière très simple.
Pour ce faire, il convient de vous procurer un petit calendrier sur lequel vous inscrirez, à chaque fois que vous estimerez avoir correctement révisé pour la journée et rempli vos objectifs, un petit maillon sur la ligne correspondant au jour en question.
Vous l’aurez compris, le but est de constituer une chaîne de « maillons forts » la plus longue possible et de tout faire pour éviter de briser cette belle chaîne en révisant et en atteignant vos objectifs du jour. Et il va falloir être honnête avec vous-même !
Cela vous permet surtout de vous fixer un objectif (qui peut être de réviser un certain nombre d’heures, d’assimiler une notion particulière d’un chapitre, de réaliser un galop blanc à la maison, etc.) et de faire en sorte de remplir cet objectif et ainsi ne surtout pas céder à la procrastination, grande ennemie de l’étudiant en IEJ…
- Réaliser un graphique de notes
La meilleure façon de se rendre compte de sa progression, que ce soit au cours de l’année en IEJ ou en prépa d’été, est de réaliser un graphique des notes obtenues par matière qui fera ainsi office de tableau de bord.
Je conseille donc aux étudiants de tracer chaque note obtenue dans une matière sur un graphique et de les relier entre elles afin d’obtenir une courbe de progression sur l’année.
En somme, ce type de visualisation permet de se focaliser sur la tendance et les progrès plutôt que de se morfondre sur des notes accidentelles que l’on peut parfois obtenir au cours de l’année.
S’ensuit alors un véritable gain de confiance en soi pour les étudiants et une marche de plus en plus assurée vers l’examen de septembre…
Vous retrouverez dans la Chronique d’un élève avocat – Comment j’ai réussi l’examen du CRFPA de Wissam Mghazli de nombreux autres conseils pratiques et méthodes inspirantes ainsi que son retour d’expérience d’une année complète de révision du CRFPA vous offrant ainsi de véritables pistes de réflexion pour une préparation sereine et motivante.