Lucas Josserand,
IRA de Lyon,
Promotion Hélène Berthaud
Guide Formation : Pourquoi as-tu décidé de faire ce concours?
Lucas Josserand : A un jury de concours, je répondrais qu’il s’agit essentiellement de la volonté de travailler pour le service public et de servir l’intérêt général. Néanmoins, je dois avouer que la stabilité de l’emploi et l’assurance de toucher un salaire ont également joué dans ce choix. Dans un contexte de crise économique, la majorité des étudiants juristes ont du mal à trouver un emploi. La fonction publique me mettait quelque peu à l’abri de ces préoccupations. De plus, les IRA dispensent une formation assez généraliste dans les RH, la gestion, le management d’équipe et le droit pur ce qui est idéal car comme beaucoup d’étudiants en droit je ne savais pas trop vers quels métiers me diriger.
G. F. : Est-ce un concours difficile ?
L. J. : Le concours des IRA, qui était relativement facile à l’époque du plein emploi, devient de plus en plus prisé. Le nombre de places disponibles se réduit à cause des réductions budgétaires et du désengagement de l’administration étatique. Du coup, les statistiques font du concours des IRA l’un des plus difficiles à passer : environ 1/10 d’admis. Ce chiffre est trompeur car les candidats aux IRA sont, en règle générale,
moins bien préparés que pour les concours les plus prestigieux.
G. F. : Qu’est ce qui fait la différence au moment du concours ?
L. J. : La chance. Comme tout concours, il y à une grande part d’imprévu. Mais surtout la préparation à la dissertation de culture générale et aux QRC.
G. F. : Comment se préparer ?
L. J. : Personnellement, j’ai révisé de mon côté, car mon master comportait un volume horaire assez faible. J’ai acheté un livre de QRC sur lequel j’ai beaucoup travaillé puis j’ai approfondi les domaines que connaissais moins. Le programme des concours correspond à celui d’une licence de droit. Il s’agit beaucoup d’approfondir des thèmes qu’on a aperçu en cours : organisation de l’administration, droit de la fonction publique, finances publiques etc. Il faut en plus découvrir des matières qui nous sont inconnues comme la gestion des ressources humaines et l’économie. Enfin, une bonne connaissance de l’actualité est indispensable.
G. F. : Est-ce utile de faire une prépa ?
L. J. : En réalité, une majorité des lauréats au concours a fait une prépa, que ce soit en complément d’une autre activité ou à plein temps. C’est la meilleure solution pour réussir les concours. La meilleure prépa est la CPI, la prépa intégrée de l’IRA. Les cours sont dispensés par des profs de l’IRA et tout est mis en œuvre
pour former les étudiants à la réussite de ce concours. Les autres prépas, de type IPAG (université) ou CPAG (IEP), sont aussi de bonnes prépas pour les concours administratifs, mais sont plus généralistes. Elles permettent de passer des concours différents.
G. F. : Comment préparer les épreuves orales ?
L. J. : La première partie de l’oral est une présentation de soi. Le jury est susceptible de poser des questions sur chaque sujet que tu es censé maîtriser. Si tu as travaillé dans un EPLE tu dois en connaître le fonctionnement et l’histoire. Si tu as fait l’armée, tu dois connaître l’histoire de la guerre etc. Ensuite, le jury pose des questions d’ordre plus général. La tendance au recrutement et à la formation de cadres opérationnels. Pour les externes, il y a beaucoup de mises en situation. On m’a par exemple demandé « que faites-vous si un de vos agents sent mauvais ? » Le jury veut tester votre expérience, votre bon sens, votre connaissance du droit de la fonction publique ainsi que de vos compétences en tant que manager. Aux
oraux, les examinateurs s’attendent d’avantage à trouver un bon collègue plutôt qu’un intellectuel.