Formation d’excellence qui accueille cette année sa troisième promotion, le LLM Droit des affaires-Mondes arabes et Proche Orient, forme des juristes européens tournés vers le monde arabe et le proche Orient. François Ameli, directeur-adjoint de l’École de droit de la Sorbonne et co-directeur de ce LLM nous présente ce cursus de niche.
Quel est l’objectif de cette formation ?
Notre LLM Droit des affaires-Mondes arabes et Proche Orient a pour ambition de former des juristes dans le domaine du droit des affaires européens tournés vers le monde arabe et proche Orient et ainsi rejoindre des grandes entreprises et cabinets d’avocats s’intéressant à cette partie du monde. La première facette de ce cursus accorde une place importante aux enseignements théoriques qui permettent aux étudiants d’acquérir les fondements historiques, philosophiques, religieux et culturels des législations des pays des zones concernées (soit 30 % des cours dispensés). Et 70 % des autres enseignements sont résolument tournés vers le droit des affaires avec des matières techniques comme le droit international privé, le droit bancaire, le droit du transport, le droit fiscal, le droit des contrats… rattachés au monde arabe et au Proche Orient. A terme, nous ne visons pas uniquement les vingt-deux pays arabes mais aussi l’Iran, la Turquie, Israël, les pays du Golfe. Quant à la deuxième facette de ce LLM, c’est la période passée à l’étranger qui représente l’ADN de ce programme.
Concrètement, comment se déroule la formation ?
Le cursus s’étale sur quarante semaines soit quatre périodes de dix semaines. La première et la deuxième périodes se déroulent à Paris avec 340 heures environ de cours dispensées et avec des examens à la fin de chaque période. Ensuite, les étudiants partent en période 3, entre avril et juin, auprès de l’une des universités étrangères partenaires (actuellement l’université de Dubaï, l’université de Lusail au Qatar, Kuwait international Law School, l’université Saint-Joseph de Beyrouth, l’université de Téhéran, l’université de Tunis – El Manar). Ils y suivent peu d’heures de cours, environ 80 heures en dix semaines. Nous souhaitons leur laisser le temps de découvrir et de s’intégrer dans le pays. Nous leur donnons des contacts pour qu’ils puissent faire des stages sur place, mais aussi des stages collectifs au sein des institutions judiciaires, arbitrales ou même des organisations internationales. Entre trois et quatre élèves par promotion décrochent une offre ferme d’engagement dans le pays où ils ont réalisé leur stage. Pour cette période 3, les candidats ont la possibilité de ne pas partir en avril mais doivent alors rendre un mémoire. Enfin, en période 4, soit ils décident de rester dans le pays où ils ont réalisé leur période 3 pour faire un stage de droit local ou ils reviennent en France pour intégrer un cabinet ou une entreprise spécialisée sur la zone. Ils obtiennent une note globale plus une note de stage pour valider leur diplôme.
Quels profils accueillez-vous ?
Nos candidats sont essentiellement des étudiants titulaires d’un M1 ou d’un M2 ou de titres universitaires étrangers équivalents (ils sont originaires de la Tunisie, de l’Égypte, du Liban, de la Roumanie, du Maroc…). Cette année, parmi nos onze élèves de cette troisième promotion, nous avons aussi une avocate. Nous souhaitons accueillir de petites promotions avec des effectifs ne dépassant pas quinze à vingt personnes. Ce sont des étudiants, pour la majorité, tournés vers le monde des affaires. Certains justifient aussi de doubles diplômes, par exemple en droit-gestion. Nous ne voulons pas limiter les profils.
Outre le dossier académique, quels autres critères prenez-vous en compte ?
Une excellente maîtrise de l’anglais est exigée car une partie du cursus se passe en pays anglophone. La connaissance de l’arabe ou de l’une des langues de la région (hébreu, persan, turc…) est aussi un sérieux atout. S’ils jouissent d’une expérience de travail, c’est encore mieux.
A combien s’élèvent les frais de scolarité ?
Si les étudiants partent à l’étranger, le montant est de 15.000 euros. Les frais de scolarité de l’université partenaire et leur hébergement seront pris en charge par celle-ci pendant la période 3. S’ils décident de rester en France, ils devront alors verser 11.000 euros.
Propos recueillis par Séverine Tavennec