Deux ans après la Coupe du monde de football, le Brésil fait coup double en organisant les Jeux Olympiques d’été à Rio de Janeiro qui se tiendront du 5 au 21 août 2016. Mais en fait, quelle est la genèse des Jeux Olympiques, quelle est l’acception de l’Olympisme, quels sont les symboles qui entourent les JO ?
La genèse des Jeux Olympiques
L’histoire des Jeux remonte à l’Antiquité, elle tire ses racines de la Grèce et si on veut être plus précis de Péloponnèse qui, selon la mythologie grecque, est l’île de « Pélops », fondateur des JO. Les Jeux Antiques ont été célébrés jusqu’en 393 après J.-C., date du décret de l’empereur Théodose Ier qui les abolira en les accusant de propager le paganisme (les jeux étaient étroitement liés aux fêtes religieuses et au culte de Zeus)[1].
C’est le baron Pierre de Coubertin qui, après avoir créé le Comité International Olympique (CIO) le 23 juin 1894 à Paris, lance la rénovation des Jeux olympiques en 1896 qui seront organisés comme dans l’antiquité tous les quatre ans[2]. Pierre de Coubertin souhaitait contribuer à l’édification d’un monde pacifique grâce à l’éducation de la jeunesse par le sport. L’initiative d’un seul homme, Pierre de Coubertin, a fait des Jeux antiques une manifestation planétaire qui constitue, aujourd’hui, le rendez-vous majeur pour les disciplines admises. Son nom revient d’ailleurs tous les quatre ans, on se réfère à son exemple, on cite, en lui attribuant la phrase qui ne serait pas sienne « l’important, c’est de participer ».
L’Olympisme, une notion philosophique
Impossible de définir cette notion, qui se veut surtout et avant tout une philosophie humaniste, sans parler du CIO, le vaisseau mère de l’Olympisme. Pourquoi ? Tout simplement parce que le CIO est l’organe suprême du Mouvement olympique, il est chargé de promouvoir l’Olympisme selon les principes édictés par la Charte olympique (qui est en quelque sorte la Constitution du CIO ; elle régit l’organisation, les actions et le fonctionnement du Mouvement olympique et fixe les conditions de célébration des Jeux).
La Charte olympique, dans les principes fondamentaux de l’Olympisme[3], définit cette notion comme étant « une philosophie de vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’Olympisme se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fondamentaux universels ». La doctrine olympique, on le constate, peut se résumer en un humanisme qui s’exprime à travers le sport[4]. Le sport serait alors le vecteur de l’éducation, un moyen pour éduquer la jeunesse et contribuer ainsi à construire un monde meilleur.
Pour faire simple, l’Olympisme en action comporte six axes qui sont : le sport pour tous, le sport pour la paix, le développement par le sport, femme et sport, l’éducation par le sport, le sport et l’environnement. On ne peut que partager la vision des choses de l’Olympisme, certes le concept est philosophique, utopique et en totale contradiction avec le sport business d’aujourd’hui, mais n’est-il pas là le rôle d’une telle notion. Le CIO essaye d’ailleurs, tant bien que mal, de maintenir cette conception philosophique en luttant notamment contre toutes formes de dopages ; Thomas Bach, le Président du CIO, a récemment déclaré « qu’une dizaine d’athlètes dopés pourraient être empêchés de participer aux JO de Rio ».
Les symboles entourant les Jeux Olympiques
Les Jeux Olympiques s’appuient sur des symboles forts représentatifs de ses valeurs, de son histoire, de son identité et de ses aspirations[5]. Ils sont connus de tous :
1- L’emblème des jeux, les anneaux olympiques entrelacés, créent en 1913, de dimensions égales avec de gauche à droit le bleu, le jaune, le noir, le vert et le rouge des cinq anneaux plus la couleur du fond, le blanc. Ils symbolisent l’universalité du Mouvement olympique, ils représentent l’union des cinq continents et la rencontre des athlètes des différentes nations[6].
2- La devise olympique, inscrite sur le premier drapeau du CIO, est latine Citius, Altius, Fortius, ce qui signifie plus vite, plus haut, plus fort[7] ; ce triptyque a été créé par le Père dominicain Henri Martin Didon, ami de Pierre de Coubertin et choisi par ce dernier comme symbole d’excellence.
3- L’hymne olympique a été créé par Spyros Samaras pour ce qui concerne la musique et Kostis Palamas pour les paroles. Il fait partie du protocole des JO.
4- La flamme olympique a été en 1936 allumée à Olympie en Grèce lieu d’origine des Jeux et transportée en relais jusqu’à Berlin qui était la ville hôte des JO. En ce qui concerne l’édiction à venir, après le traditionnel allumage de la flamme olympique le 21 avril dernier à Olympie, le relais traverse actuellement le Brésil depuis le 3 mai. Environ 12 000 personnes se relaieront pour la porter ; l’ultime relais aura lieu lorsque, le 5 août, la torche enflammera la vasque olympique au cours de la cérémonie d’ouverture des JO de 2016 à Rio de Janeiro dans le stade Maracana[8].
Le serment olympique fait partie des rites des JO ; il est prononcé par un athlète du pays hôte qui s’engage, au nom de tous les autres concurrents, à respecter les règles et à participer aux compétitions dans un esprit de sportivité « au nom de tous les concurrents, je promets que nous prendrons part à ces Jeux Olympiques en respectant et suivant les règles qui les régissent, en nous engageant pour un sport sans dopage et sans drogues, dans un esprit de sportivité, pour la gloire du sport et l’honneur de nos équipes ».
On peut affirmer que les Jeux Olympiques sont, pour la majorité des sportifs, un passage incontournable dans l’aboutissement d’une carrière. L’or olympique fait rêver et met en lumière certains sports donc d’aucuns appellent « sports mineures ». Le dépassement de soi est au cœur de cet événement ; « l’esprit olympique » donne à cette manifestation une aura particulière. Un moment unique dont seuls quelques privilégiés peuvent vivre, concourir aux JO, obtenir une médaille et pour les plus veinards d’entre eux atteindre le sommet de l’Olympe (la médaille d’or).
Paul MESSI
Pour aller plus loin :
[1] http://www.olympic.org/fr/content/jeux-olympiques/jeux-olympiques-de-lantiquite/histoire/
[2] Emmanuel BAYLE, Les Grands dirigeants du sport, 1ère édiction, p. 21
[3] http://www.olympic.org/Documents/olympic_charter_fr.pdf
[4] Gerald SIMON, Droit du sport, 1ère édiction, Introduction générale p. 14
[5] http://franceolympique.com/cat/27-symboles_olympiques.html
[6] Serge et Michel Pautot, le sport et la loi, 2ème édition, p. 41
[7] Cette devise est inscrite à la règle 14 de la Charte Olympique
[8] http://www.olympic.org/fr/news/rio-2016-confirme-la-date-du-depart-du-relais-de-la-flamme-olympique/247014