Parcours spécifiques exploitant au maximum le potentiel des meilleurs élèves, les cursus d’excellence récemment mis en place dans les facultés de droit se consacrent à la réussite et à l’insertion sur le marché professionnel.
Autrement connues sous le nom de collèges de droit, leur inauguration par les universités augmente constamment depuis quelques années : d’abord en 2008 par Paris II, suivi ensuite par Paris I et Lyon 3 en 2009, ou plus récemment par Clermont-Ferrand en 2012. Elles visent toutes le même objectif : une formation d’excellence en droit dispensée aux meilleurs étudiants.
La Grande Ecole du Droit de la Faculté Jean Monnet illustre par exemple une formation d’excellence inédite en ce qu’elle propose chaque année à de jeunes bacheliers une formation en quatre ans en droit français et anglo-américain, au bout de laquelle l’étudiant pourra suivre le LL.M d’une université anglophone.
Elle vise ainsi une insertion professionnelle pour ses étudiants face à des métiers du droit qui se diversifient et s’internationalisent. Accessibles pour certains dès la première année de faculté et pour d’autres à partir du Master I, elles sont réservées aux étudiants ayant obtenu une mention au baccalauréat ou de très bons résultats au cours de leur licence. Ces écoles dispensent en plus des enseignements du cursus normal, des cours supplémentaires leur permettant d’élargir leur horizon disciplinaire. Seules les Universités Paris I et Paris II offrent un cursus en 5 ans.
Enfin, avec un effectif moyen d’une trentaine d’élèves par classe, le nombre d’heures ainsi que le contenu des cours diffèrent selon les universités. Tout comme le coût : gratuit à ParisIouParisII,ilpeutmonterjusqu’à2000 € à Lyon 3 (dû à la délivrance de leur propre diplôme d’université).
Créés en 1985 pour « donner à l’université les moyens de concurrencer les grandes écoles », selon Alain Cordier, président de l’Association générale des responsables de magistères, ils offrent, à la différence des écoles de droit, des formations pluridisciplinaires de haut niveau à finalité professionnelle dispensées sur trois ans.
Les étudiants sont sélectionnés au regard de leurs notes de première et deuxième année, les mentions jouant un rôle déterminant, ainsi que sur l’analyse d’une lettre de motivation et de leur CV. À l’issue de ce premier examen, le candidat passe un entretien au cours duquel il sera interrogé sur différentes matières.
Avec comme objectifs principaux la professionnalisation, la réflexion, et la recherche, les promotions comptent en moyenne une trentaine d’étudiants alternant les cours avec des stages très spécialisés comme en droit des affaires, en droit des activités économiques ou en droit et gestion.
Pourtant accrédité par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le magistère ne correspond pas à un diplôme d’État. De ce fait, les étudiants le préparent et l’acquièrent le plus souvent dans leur cursus en même temps que leur licence ou que leur Master I.
Il en va cependant tout autrement pour les recruteurs qui recherchent activement à embaucher les étudiants issus de cette voie, qui ont acquis une approche plus fine du monde de l’entreprise, notamment grâce aux nombreux professionnels qui dispensent des cours au sein de la formation.
Il s’agit d’un diplôme sélectif, accessible sur dossier et se préparant dans onze universités, adressé aux titulaires d’un master I en droit et se décomposant en un master II et un certificat de spécialité.
Certains centres DJCE comme ceux de Paris, Lyon et Montpellier prévoient une formation de 2 à 3 ans au sein d’un magistère précédant l’entrée au DJCE. Ils s’adressent aux étudiants possédant une deuxième ou troisième année de licence. L’avantage étant que la sélection ne se déroule pas après un master I : l’élève qui obtient sa licence, son master I, et qui valide les matières du magistère, sans rattrapage, intégrera automatiquement le master II DJCE.
Les établissements privés
La création de filières d’excellence en droit n’est cependant pas propre aux universités:
– Hautes Études Appliquées en Droit (HEAD)
L’école HEAD (Hautes Études Appliquées en Droit) permet de savoir « comment optimiser la courbe d’apprentissage des étudiants en droit qui veulent devenir avocats d’affaires et juristes d’entreprise » en alliant à un enseignement axé sur les domaines essentiels du droit privé et public des affaires, une approche en finance, marketing et management.
Ouverte aux titulaires d’un Master 1, les candidats devront passer des épreuves de sélection se composant d’une épreuve écrite de droit et d’anglais ainsi qu’un entretien de motivation. Les frais de scolarité importants (12 000 euros pour le parcours droit et pratique des affaires par exemple) offrent néanmoins à l’élève une excellente connaissance du milieu professionnel avec lequel il pourra échanger très régulièrement tout au long de sa formation. Par ailleurs l’école a mis en place des solutions permettant d’aider l’étudiant à financer son année.
– L’École de Droit de Sciences Po.
l en va de même pour l’École de Droit de Sciences Po. créée en septembre 2009, et qui a pour objectif la formation de juristes de haut niveau en deux ou trois années. Si l’institut parisien accueille majoritairement des élèves issus de son premier cycle, il intègre aussi quelques étudiants diplômés d’un diplôme de Licence ou Master de l’université.
Deux parcours sont possibles : d’une part le master de droit économique assurant la formation des étudiants en avocats d’affaires ou juristes en entreprises à dimension internationale, et d’autre part le master carrières judiciaires et juridiques formant les étudiants qui se destinent à la magistrature ou à une carrière d’avocat.
Ces parcours peuvent être effectués en trois ans avec une année de césure dans une université américaine (Columbia par exemple) ou dans une entreprise ou encore un cabinet d’avocat à l’étranger.
Certains d’entre eux poursuivront leur cursus au sein d’un programme doctoral qui promeut la recherche dans les domaines de la globalisation, du droit économique, des mutations de l’action publique ou des théories du droit et de la justice.
– Les Mastères spécialisés
Enfin, les écoles de commerce sont de plus en plus en nombreuses à proposer des masters spécialisés, après l’obtention du Master II, permettant de se doter d’une double compétence en acquérant une expertise dans un domaine particulier.
Par exemple, les Mastères Spécialisés HEC délivrent une formation professionnalisante permettant d’aborder le marché du travail dans des conditions optimales en ajoutant à sa formation initiale une dimension managériale avec une ouverture internationale.
Ces formations prestigieuses sont cependant très coûteuses, les frais de scolarité allant de 6 000 à 20 000 €. Un coût qui peut s’avérer payant aux vues des études les présentant comme de vrais accélérateurs de carrières après l’obtention du diplôme.
Par Charlotte Caron, pour Carrières-Juridiques.com